Programme de l’intervention : Restauration et réutilisation du clocher – restauration de la nef et de la sacristie
Maîtrise d’ouvrage : Ville d’Euville
Maîtrise d’oeuvre : Pierre-Yves Caillault ACMH, mission complète – Antonella Trovisi et Laura Serafini, restauratrices
Calendrier des travaux : 2014 – 2016
Coût prévisionnel des travaux : 590 240,50 € HT
Le monument
Saint-Gorgon de Vertuzey fait partie du patrimoine des églises fortifiées de la Meuse et de la Lorraine en général. Au XVIe siècle, une courte nef terminée par un chœur pentagonal a été élevée contre le mur oriental de la tour fortifiée – datable du XIVe siècle – transformée à cette occasion en clocher. Une tourelle d’escalier hors oeuvre a été rapportée au XVIIIe siècle contre son mur nord.
Saint-Gorgon fait partie du patrimoine des églises fortifiées de la Meuse et de la Lorraine ; son intérêt patrimonial, historique et archéologique dépasse le cadre local.
Protégée au titre des Monuments Historiques depuis 1983 – inscription sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques – l’église est classée en totalité en 1999.
La restauration
L’opération a consisté en la restauration et l’aménagement de la tour-clocher de l’église, auparavant inaccessible au public ; l’office de tourisme souhaitait, en effet, inscrire la visite de cette tour-clocher dans un circuit intéressant plusieurs monuments remarquables des environs.
Le projet à également consisté en la restauration des façades et la révision des couvertures de la nef et de la sacristie ainsi qu’en l’assainissement de l’église.
Décors peints
Lors de cette opération, des décors peints ont été découverts à au droit de la nef et du chœur.
Une étude préalable à la restauration et campagne de sondages pour les décors peints de la voûte et des parois est donc réalisée en janvier 2017. Les différents décors peints dégagés lors de travaux s’échelonnent entre le XVème et le XVIIème siècle. L’état de conservation des décors était très différent – les voûtes, protégées par plusieurs couche de badigeons, étaient très bien conservées, les murs couverts de plusieurs couches d’enduits présentaient, par contre, des lacunes importantes.
Parmi les décors du XVème et du XVIème siècle on retrouve des personnages comme un grand St-Christophe, scène de l’ermite tenant une lanterne et des pêcheurs, sur le mur sud de la nef ou des architectures feintes comme le pinacle surmonté d’une croix de Lorraine.
Le décor le plus vaste est du XVIIème siècle et concerne la voûte du chœur. Les motifs représentent des festons floraux et végétaux de très grande qualité dans les teintes de l’ocre et du rouge. Un des six voutains porte l’année 1670.
D’autres décors très lacunaires représentent la Vierge de la Pitié (dans le chœur de côté nord-est), un Christ ou la ville de Jérusalem céleste.
Les décors ont été consolidés, les enduits qui présentaient du décollement ont été recollés par injection de coulis. Le parti pris pour les décors était de conserver les strates avec peu de réintégration. Ce choix a été fait pour éviter de surcharger la lecture des plusieurs époques qui cohabitaient désormais simultanément sur les murs du monument. Les murs et les voûte sans décors ont reçu un badigeon ivoire clair proche de la teinte d’origine. Cella a créé un effet d’unité et de cohérence chromatique.